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PORTFOLIOS & TÉMOIGNAGES

PIERRYL PEYTAVI

a participé à : masterclass #2 – 2024

Douze paires d’yeux sur son travail, surtout pour un hyper myope, ça aide énormément.
Emulation conviviale. Compétences. Sourires, rires, pleurs. Partage.
Confrontations et confortations.
Tout pour continuer la route.


PIERRYL PEYTAVI

a participé à : masterclass #2 – 2024

Douze paires d’yeux sur son travail, surtout pour un hyper myope, ça aide énormément.
Emulation conviviale. Compétences. Sourires, rires, pleurs. Partage.
Confrontations et confortations.
Tout pour continuer la route.

SYNCOPÉE MÉDITERRANÉE / MARSEILLE

Longtemps j’ai été incarcéré. Ce n’est pas par des murs que j’étais retenu, mais par un regard défaillant, par un monde qui m’échappait. 
À l’école, je me souviens de ce tableau noir qui, au lieu d’être un espace d’apprentissage, était devenu un symbole de mon isolement. Les fines écritures du maître restaient invisibles, et je me sentais embourbé dans ma propre réalité floue.

Puis vint 1999. Le choc. Ni choc pétrolier. Ni choc boursier. Choc frontal. Choc létal. Maladie. Agonie. Réanimation. Rétablissement lent. Valdinguer anciens habits. Et je suis sorti.

Et voilà pourquoi, en plus de ma myopie forte, je pratique une photographie d’expérimentation, d’instinct, d’improvisation, de transe …
Ma démarche est imprégnée d’errance. J’arpente les espaces urbains pendant des jours entiers, jusqu’à la perte, la désorientation, l’épuisement. Je suis en mouvement, je ne fais que passer, je trépigne. Je suis trépidant. Je traque. Je dérive. Je traine. Rentrer dans la chair de la ville.
Mes outils sont rudimentaires. Le brownie Flash et le sténopé sont des appareils sans objectif ou en plastique, sans réglages, sans mise au point. Ils me permettent une grande liberté, simplicité, fluidité dans l’acte photographique, comme un jet spontané, immédiat. Comme une pensée corporelle.
Je ne cadre pas, comment pourrait-on cadrer une ville tentaculaire. Je ne règle pas, comment pourrait-on régler le monde.
Ces outils, ces compagnons correspondent à ma vision altérée et produisent des images-sensation, oniriques, poétiques qui sont de l’ordre de l’illusion voire de la sidération.
C’est un moyen d’être dans le monde et non devant, sans avoir d’obstacle entre lui et moi, cad un appareil collé au nez.
Réaffirmer que je suis là. Au monde. Intensification de l’expérience par cet acte de vision qui devient acte d’être, même floue, même défaillante.

Passer de l’ombre à la lumière.
Et quand on évoque la lumière comment ne pas penser à celle, si spécifique, si particulière, incomparable de la Méditerranée. Eblouissement.

Marseille. La folle. La cagole.
Marseille. L’effronté.
Marseille. La sauvage beauté. L’enragée.
Marseille. L’excès. Sourires carnassiers.
Marseille. Des fusillades. De la mer quelque part.
Marseille. La tchatche. Le pastis. L’OM.
Marseille. Tourbillon brouillon. Frictions.
Tumulte. Insomnie. Interstices incertains.
Brouhaha. Sel brulé sur peau.
Marseille. Bordélisme brut. Charme fou.
Marseille. Appétit de la tempête.
Marseille. Goût suave du mistral.
Marseille. Calanques. Pins. Cigales.
Marseille. Petits kékés. Putes Sakkakini.
Recoins. Friches. Fleurs à côté des poubelles.
Marseille. Eclatement calcaire.
Marseille. Anges frais débarqués hier matin.
Marseille.
Je tâche d’être, je veux être, je suis en mouvement. Je trépigne : je suis trépidant. Je suis sauvage. Je suis sale. Je (ne) suis pas rasé. Et ce que je suis retors ! Et comme je me sens beau ! Je ne vois rien. Je vois tout. Je suis, simplement, Marseille.

 

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