CHRISTINE DELORY-MOMBERGER
a participé à : masterclass #1 – 2021
”L’intuition m’a guidée vers Oeildeep et c’était la Voie Une bonne étoile veillait… J’étais en chemin mais les routes qui s’ouvraient étaient multiples et j’étais dans une désorientation que le chagrin de la disparition de ma mère accentuait. Etre là avec toutes et tous, recevoir les regards, les paroles, les attentions m’ont fait creuser mon sillon. Quatre personnes averties, artistes, professionnell.e.s de la photographie accompagnent et ne comptent pas leur temps à Oeildeep. On est dans notre monde, le monde de la photographie, un monde merveilleux mais un monde à risques et se sentir soutenus avec beaucoup d’humanité est irremplaçable. J’ai pu terminer LUNE NOIRE et j’en ressors libérée, transformée.
Ma reconnaissance éternelle à Sonia Seraidarian, Stefano De Luigi, Laura Serani, Jean-Christian Bourcart.
CHRISTINE DELORY-MOMBERGER
a participé à : masterclass #1 – 2021
”L’intuition m’a guidée vers Oeildeep et c’était la Voie Une bonne étoile veillait… J’étais en chemin mais les routes qui s’ouvraient étaient multiples et j’étais dans une désorientation que le chagrin de la disparition de ma mère accentuait. Etre là avec toutes et tous, recevoir les regards, les paroles, les attentions m’ont fait creuser mon sillon. Quatre personnes averties, artistes, professionnell.e.s de la photographie accompagnent et ne comptent pas leur temps à Oeildeep. On est dans notre monde, le monde de la photographie, un monde merveilleux mais un monde à risques et se sentir soutenus avec beaucoup d’humanité est irremplaçable. J’ai pu terminer LUNE NOIRE et j’en ressors libérée, transformée.
Ma reconnaissance éternelle à Sonia Seraidarian, Stefano De Luigi, Laura Serani, Jean-Christian Bourcart.
LUNE NOIRE
Lune noire des oubliés. Lune noire d’une mémoire chavirée, sombrée d’un passé exilé, refuge d’ancêtres dispersés, réclamant leur part d’histoire. Lune noire des inaccomplis, des rêves et des désirs. Lune noire, levée au firmament d’une remontée vers l’éternité. Se glisser dans la nébuleuse obscure, faire corps avec son mystère et retrouver les disparus par la force de la création. Ma mère repose maintenant dans un cimetière de Normandie auprès de mon père, ensevelis tous deux dans les abords du village où il est né au début du siècle dernier.
Gisants éternels sous une dalle gravée de leurs deux noms et des dates de leur vie. Ils se sont rejoints, compagnons pour l’éternité.
Vint l’heure bleue. Lisière du passage crépusculaire de la lumière du jour à la clarté de la nuit, nappant d’un silence sourd et confus un monde qui s’était vidé d’un coup. Zone d’attente, d’atterrement. Commence l’embarquée vers une longue traversée de clair et d’obscur. Le froid de l’absence glace les entourent d’une avancée incertaine. Pourtant je sais qu’au bout du voyage, l’aube sera.
Au chevet de la nuit veille une lumière, halo solitaire, gardien du lit déserté de ma mère. Elle est là-bas maintenant, elle a été son chemin. Sa présence diffuse se fait secrète, évanescence subtile, elle glisse à travers l’infini du temps. L’opalescence d’une aube fragile point doucement, le jour sera bientôt là. Le visage de ma fille se dessine, il fait face à l’histoire, la prolonge dans ses ailleurs. Il aura suffi d’un instant pour que s’amorce une existence, toute une vie pour qu’elle prenne son cours. Toujours le vivre va.